(flashback :3) just the two of us - feat. charlotte

Virage à cent quatre-vingt degrés avec lequel tu t’adaptes encore. Tu essayes d’y trouver tes marques… ou pas vraiment en fait?! Une partie de toi se sent diamétralement différente par rapport à avant alors que, paradoxalement, c’est comme si tu te sentais surtout entièrement toi-même et pleinement libérée. Attention qu’il n’était pas question d’une obligation morale ou familiale, ni d’une pression extérieure quant à ce que tu aimais et tes préférences. Mais, inconsciemment, implicitement, tu avais grandi en te rangeant dans la norme pour ne finalement prendre conscience de tes véritables goûts depuis seulement quelques mois. Oui. Homosexuelle. Lesbienne. Terme qui désignait la véritable toi en fin de compte. Tu n’étais pas en état de recherches, de transition, d’interrogation ou autres termes du genre. Tu avais pris conscience de cette évidence et ne l’assumais que davantage depuis Charlotte. Cette jeune adulte aux allures ténébreuses et respirant l’anti-conformisme représentait cet apothéose te permettant et te donnant l’envie de te jeter dans ce grand nouveau bain au coeur duquel tu apprenais encore à nager. Toutefois, il serait erreur de considérer que cela est spécifique au fait que vous soyez deux femmes. En réalité, tu ne faisais que réaliser tes premières expériences physiques et charnelles tout court. Eh bien que tu ne pouvais nier une certaine forme d’opposition entre la nature du caractère de Charlotte et le tiens, tu ne pouvais nier qu’en termes de découverte et d’éveil des sens, elle te faisait littéralement tourner la tête !

Amourette sérieuse ou amourette frivole? Tu ne sais pas trop et ne t’en pose pas réellement la question. Tu as décidé de partir du postulat que tant que le positif était majoritaire dans les moments passés ensemble, c’est que ça marchait. Est-ce que c’est fait pour tenir sur la durée? Tu l’ignores absolument. Et il est vrai que lorsque tu es seule dans ton lit le soir, il t’arrive de réfléchir et de te demander si votre histoire résistera à ton départ pour l’université d’ici quelques mois… Ce serait bien de lui enf aire part par ailleurs. Légitimement, Charlotte méritait de savoir après tout ! Voilà, en partie, pourquoi Brighton était le lieu de votre petite sortie. Bon, c’est vrai que tu te disais que ça pouvait être pas mal de sortir des coins habituels, et surtout de pas demeurer encore dans un café, voire même sous la couette… même si tu espérais ne pas finir la soirée ni la nuit toute seule ! Toujours est-il que c’est en ce soir d’octobre, avec un automne s’installant calmement, que tu te retrouves avec le sourire aux lèvres auprès de Charlotte et l’eau s’écoulant dans son lit en contrebas. “Merci d’avoir accepté pour la sortie.” Tu souriais un peu bêtement, certaines de tes phalanges jouant entre elles presque avec une once de traque. “Je voulais te parler d’un truc important et je me disais que ce serait plus simple ici…” Sourire bête qui devient presque un sourire nerveux alors que tu replaces une mèche de cheveux derrière ton oreille. Tu la regardes. Elle. Sa beauté sombre, stoïque, presque froide mais étrangement magnétique. “MAIS !” Petite exubérance de ta part qu’on mettra sur le compte du besoin de se rassurer, tu viens te planter juste face à elle. “Comme dans les entretiens d’embauche, je préfère opter pour la technique du sandwich en commençant par une note positive !” Sourire qui a repris de la consistance, de la confiance et de l’assurance alors que tu viens capturer ses lèvres tout naturellement, en toute simplicité.